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La poésie slam de Sylvainkimouss
La poésie slam de Sylvainkimouss
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19 octobre 2006

Bestiaire

On continue dans la série les poèmes qui mordent et qui ne relâchent plus le lecteur. B2G toujours dans ses oeuvres..

Bestiaire

sa tronche j'peux pas
la voir en peinture
ni en audio virtuel
ni même en morse
surtout pas en chair
en os en télévisuel
elle m débecte m fait gerber
chaque fois qu' j' la vois
je me rentre en dedans
tellement ça me pulvérise
je vois sa tronche en biais
celle qui goguenarde
qui me regarde de haut
l'air de pas y toucher
en plus c est de travers
qu elle me défigure
avec sa tronche fringuée
il piétine à pas de loup
comme les marcassins
près à déboulonner
l'humanité qui passe
je le vois bien venir
avec ses gestes courts
et ses dents aiguisées
c est qu'il vous mordrait
avec sa tronche en biais
c'est
un animal
aboyant
non identifié
il est le spécialiste
des embuscades
des coups fumants
des paroles assassines
chaque fois qu' il s'ramène
dans mon paysage
j'entends les bottes
qui s'avancent à grands pas
faut pas chercher longtemps
pour deviner de quel métal
il aime nous chauffer
sa tronche j'peux pas
la voir en peinture
ni en audio virtuel
ni même en morse
surtout pas en chair
en os en télévisuel
elle louvoie grimée
l'air de pas y toucher
c’est un serpent qui siffle
sa sainte  ritournelle
ça me scie les oreilles
en plus c'est en alexandrins
qu'elle me défigure
elle n'a pas le free style
pour faire les pas de danse
comme une tigresse
elle se lime les griffes

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Commentaires
B
prête à tétaniser<br /> l humanité qui passe<br /> je la vois bien venir<br /> avec sa voix nylon<br /> démarche de princesse<br /> c est qu elle vous anesthésie<br /> avec ses mines obliques<br /> c est<br /> un animal<br /> ondulant<br /> non identifié<br /> elle est la spécialiste<br /> des estocades craignos<br /> des coups en douce<br /> des paroles cinglantes<br /> chaque fois que sa tronche<br /> envahit mon paysage<br /> je vois du mauvais coton<br /> pousser comme dans les films<br /> faut pas chercher longtemps<br /> pour deviner de quelle ronce<br /> elle aime nous chauffer<br /> leurs tronches j peux pas<br /> les voir en peinture<br /> ni en audio virtuel<br /> ni même en morse<br /> surtout pas en chair<br /> en os en télévisuel<br /> elles m débectent m font gerber<br /> chaque fois q j les vois<br /> je me rentre en dedans<br /> tellement que ça m déjante<br /> j fais mille fois l tour des problèmes<br /> j me repasse la bobine<br /> pour tenter d repérer dans la toile<br /> les nœuds qui nous ligotent<br /> c’est que je n suis pas seule<br /> à gerber dans mon coin<br /> le hic plus ultra est bien là<br /> faudrait que je fasse face<br /> que je crache mes noyaux<br /> que je balance mes maux<br /> qu’avec<br /> ma tronche<br /> de gueuse<br /> bien identifiée<br /> j l leur envoie la sono<br /> dans toutes les langues<br /> même en vernaculaires<br /> moi aussi je suis fauve<br /> un peu dénaturée<br /> pour l’instant je rumine<br /> j’ai oublié de mordre<br /> faut q j m abreuve aux sources<br /> pour raviver mon sang<br /> je vous le dis tout d suite<br /> je bouillonne en silence<br /> je déborde à grand feu<br /> et je n mettrai pas d eau<br /> dans mon vin ni dans l’encre<br /> je vais tailler dans l vif<br /> pas faire de la dentelle<br /> parce que j en ai soupé<br /> déjà de l eau de rose<br /> j veux pas crever de rage<br /> les éternels duos ne passeront<br /> pas par moi
L
quand les mots mordent,<br /> on hurlerait sous la lune.
La poésie slam de Sylvainkimouss
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