Carnaval au cimetierre
Les masques faisaient la gueule,
Quand les pousse-citrouilles se faisaient décalquer l'ornière
Et les rameaux laminer leur faible précision
C'était un soir de soupe à la grimace, cadavres exquis embrasant leur linceul
Le patriarche donnait de la voix à cette morne légion d'êtres somnifères
Un enterrement de troisième classe à cette colonne hagarde de vices et de fleurs
On entendait le sourd applaudissement des ombres cobalts percer le secret de la rumeur
Le tumulte de l'étang faisant fi lui aussi de l'écho de ces vents contraires
Endroit maudit à qui jamais je n'implorerais quelconque raison
Préférant tutoyer avec la fleur des nénuphares un semblant de passion
La vanité des morts est un bûcher sans flammes qui se consume aveugle, à foison
Mon sépulcre concentre les lumières de la ville et écrase le poids indigène des foules en prison
Ombres et marais, morts et repentis, traîtres tribaux et petite vertue en pagaille,
Ressentez la verte froideur du glas qui écorche et transforme vos coeurs en mornes canailles...