"Hommage" à Léo ferré

Lino, le poète qui vient de temps en temps ici, est de retour avec un texte "en hommage" à Léo Ferré. Perso, j'ai jamais été un gros fan de Ferré, même si certaines de ses chansons m'ont fortement impressionné. Pareil pour les autres mammouths de la "chanson française" comme Brel ou Brassens. Mais ça doit tenir du culte voué à ces trois gars. Toujours marrant de voir le public se comporter exactement à l'opposé des convictions de leurs idoles. Bref, la parole à Lino.

...Malmené par les mots d'une chanson
Qui s'allie à tout les maux de mon coeur
Cette dernière me serre comme une rançon
Ou comme une rangaine, sans rancoeur
Voilà une grande peine pour un immense bout de coeur
C'est une goutte d'eau échouée, perlant la fleur
Une comptine munie de milles et une image
Elle compte à mon oeil se choyant au rivage
C'est un élan fragile polie par le vent
Qui se fige depuis la lice de mes neufs ans
La lettre vieillie est enchevêtrée à mes lois
Comme peut l'être cette alliance reposant à ton doigt
Apaisant la pluie qui s'en va, ruissellant dans la rigole
J'enduis mes nuits d'une toile se latent...et d'autres s'en vont et picolent
Noyé sous l'ennuie, je mord le fruit jusqu'à son noyau
Afin d'en extraire la suie sucrée, dévoilant ce tord-boyau
Eludant chaque parcelle du secret de mes fautes, sous la note
J'esquisse un psaume discret comme un môme qui pianote
Voilà enfin soufflé une once de mon re ssenti sur ce vaste chantier
Ayant sillonné les jolies ronces jadis pressentient sur mon sentier...