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La poésie slam de Sylvainkimouss
La poésie slam de Sylvainkimouss
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30 janvier 2005

Poème fort

Tiens, pour continuer les (bonnes) séries, voici un poème, très très personnel; de Koan, un poète parisien qui anime lui aussi des scènes slam à Paris et ailleurs. Je vous avais parlé de son acuité. Une nouvelle preuve. Si ce poème vous a plu, retrouvez-en d'autres sur son blog : http://koan75.skyblog.com/. Salutations poétisées, collègue et porte toi bien.

Serais je encore un homme après ces quelques aveux ?
J'en sais trop rien, puisque je ne l'ai jamais fait.
Mais j'en ai besoin pour me sentir mieux,
Pour savoir qui je suis, feuille blanche, s'il te plait ;
Fais moi écrire qui j'étais sans l'habit que j'ai porté.

Les hommes se cachent pour pleurer.
Il est mieux d être le tueur que la personne tué.
Savoir lever la main pour se faire respecter.
C'est en temps de guerre qu'on prépare la paix.

Mensonges ! Allez vous en ! Mensonges !
J'ai joué le con pour vous couvrir,
Je le suis devenu, allez mourir !
Je ferme toujours les yeux quand je parle avec mon c½ur,
Ma voix se diminue pour dire je t'aime car ça fait peur.
Je rejette la faute de ma fainéantise,
Et pour mieux accepter ce mensonge
La dure réalité devient un songe
Grâce au feu qu'allume bedo et tise.
Bêtises !

J'en ai marre de faire taire mes sentiments.
Un pied dans le capitalisme et l'autre dans l'utopisme.
Dans mes textes entends : « Je t'aime Maman »
Et dans la vie « lâche moi, au fait, t as pas 100 francs ? »

Papa, le cancer que tu portes n'est pas la pire des maladies.
Handicapé du sentiment, je ne peux te livrer
Qu'un pathétique « ça va » sur ton lit de chevet.
Mon combat est la, allez dans tes bras
Avant que tu ne t'enfuies.
Mais pourquoi l'amour ainsi s'enfouie ?
Même chez les autres il est caché.
J'ai pris exemple sur mes proches et mes amies.
Quelle claque je me suis prise quant je vous ai vu pleurer,
Doutant de mon amour parce qu'impossible à exprimer.

Grand frère, regarde ce que je deviens.
T'avoir regarder dans les yeux remonte à bien loin.
Petite s½ur, tu dois me voir comme un égoïste,
Et moi comme une petite fille arrogante et naïve.
Mais on se trompe tous les deux de vision.
Cela n'est bon qu'aux yeux des anonymes
Qui se musellent pour nous parler.
Pas comme nos liens qui nous animent.
Qu'est-ce que j'attends pour me confier ?
Un enterrement ou un départ a l'étranger ?

Oui ! J'ai voulu mourir quand au téléphone tu m'as dit adieu,
Toi, à qui j avais caché qu'avant je n avais jamais couché.
Et même si notre ébat fut bref, le « pom pom » de mon émoi résonne encore.
Sauf que si Venus a aujourd'hui un visage abstrait à la Picasso,
Le tien fut le premier à faire office de miroir et de tableau.
Je ne suis pas dupe et sais que je n'étais qu'un jeu auquel tu t'es fait prendre,
Duquel tu t'es épris, ravi de t'avoir servi puisque certes, j'ai souffert mais surtout j'ai appris.

Mais où es tu ? Pas dans ces mots en tout cas !
Ma haine, celle que je traîne quand je me trahis.
Etrange comme elle s'enfuit quand toutes futilités on oublie,
Merci pour ta présence, qui a elle seule justifie ton absence,
Et si ma théorie passe en pratique
Tu seras de moins en moins bien accueillie,
Ma rage du c½ur remplira tes fonctions
Et de toi, ne restera qu'un point noir
Pour que reste un contraste avec le bon.
A quand ce jour où j'aurais réglé ce problème ?
Où l'on dira qu'enfin, K-O-A-N a mis KO sa haine.

A toi cher ennemi, ris de mes états d âmes,
Je te donne les mots avec laquelle tu pourras me frapper
Devant ta très basse-cour, à coups de
« Pauvre bouffon, sentimental à deux sous, petit efféminé »
Plutôt que le tueur, je serais le tué,
Mais ta conscience pour toi,
Bonne chance pour vivre en paix.

Celui qui est maître de soi est bien plus grand que celui qui est maître du monde.

J'aimerais mourir un texte sur le c½ur et mes actes en accord
Mais chaque fois que je ferme mon cahier, mes mots ont tort
Et se font broyer par l'Immonde qui tourne en rond,
Qu importe ! Je réécrirais encore, et encore, et encore.
Jusqu'à ce que mort s'ensuive
Ou que mon encre bleuisse ma salive.

Suis je encore un homme après ces quelques aveux ?
J'en sais trop rien, puisque je ne l'ai jamais fait.
Mais j'en avais besoin pour me sentir mieux,
Défunte Feuille blanche, laisse moi te remercier ;
De m'avoir fait écrire qui j étais sans l'habit que j ai porté.

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Koan


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